La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune chronique du système nerveux central. Elle a un impact important sur la pratique d’activités de loisirs et le bien-être social.
La pratique d’un sport a longtemps été controversée chez les personnes atteintes de SEP, puisque l’on craignait que la fatigue augmente et provoque une aggravation de la maladie. Les résultats des études indiquent maintenant clairement que la pratique d’une activité physique n’aggrave pas la SEP (1,2). Au contraire, plusieurs analyses publiées ont mis en évidence ses effets bénéfiques (3). Certaines études ont pu démontrer l’effet anti-inflammatoire du sport avec une réduction du développement des signes cliniques et même un possible retard de la progression de la maladie (4).
Le premier objectif de la pratique d’une activité physique chez les personnes atteintes de sclérose en plaques est d’éviter les effets d’un mode de vie sédentaire. L’inactivité de la population générale est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète et l’ostéoporose et donc la perte d’autonomie. L’inactivité physique est également responsable de l’augmentation de la fatigue, de la diminution de l’endurance, de la perte de masse musculaire et de la réduction de la force musculaire (5). Dans le cas d’une SEP, les symptômes comprennent la spasticité, la faiblesse musculaire, la fatigue, le déséquilibre, etc. Un point important, lors du traitement de ces patients, est de promouvoir la pratique d’un sport ou d’une activité physique pour lutter contre la fatigue et les autres symptômes ainsi qu’éventuellement stimuler l’autonomie et améliorer la qualité de vie.
Vitalliance, spécialiste du maintien à domicile des personnes en situation de dépendance, vous donne plus de précisions sur les différents sports qu’il est possible de pratiquer lorsque l’on est atteint de sclérose en plaques.
Le Yoga
Le yoga traditionnel est un sport doux qui permet de travailler le corps mais aussi des techniques de respiration, de relaxation et la méditation. La finalité est d’unifier l’esprit, le corps et l’âme. Dans une enquête menée au Royaume-Uni, le yoga est l’une des thérapies complémentaires les plus utilisées chez les patients atteints de sclérose en plaques (6). En effet, 80 % des patients ayant fait du yoga dans l’année estiment que c’est un sport très efficace pour combattre les symptômes de la SEP. Aux Etats-Unis, une étude portant sur un panel de 2026 personnes atteintes de cette maladie, a rapporté que 23% des patients qui pratiquaient le yoga régulièrement, ressentaient une diminution de leur fatigue, et une amélioration de leur humeur. De plus, aucun effet indésirable grave n’est signalé (7).
Le Taï Chi
Le Tai Chi Chuan ou Tai Chi est un ancien art martial chinois caractérisé par des mouvements lents et contrôlés, combinés à une respiration profonde et une posture correcte. Le but premier du Tai Chi est la relaxation du corps et de l’esprit. Dans le cas de patients atteints de sclérose en plaques, plusieurs études ont démontré une amélioration de l’humeur, de la qualité de vie, de l’équilibre, de la santé physique et mentale et de la douleur non neuropathique (8, 9, 10, 11, 12).
La méthode Pilates
La méthode Pilates a été développée au début du XXe siècle par Joseph Pilates. Ses objectifs sont le développement des muscles profonds, l’amélioration de la posture et la stabilisation des muscles. De plus, cette méthode permet le maintien, l’amélioration ou la restauration des fonctions physiques. Ce sport cible les muscles qui jouent un rôle dans l’équilibre du corps en se concentrant sur ceux responsables de la posture. Il est basé sur six principes fondamentaux : la concentration, le contrôle, l’équilibre de la colonne vertébrale, la précision, la fluidité responsable de mouvements harmonieux et la respiration. Dans le cas de personnes atteintes de sclérose en plaques, on remarque un effet positif sur la mobilité. Une autre étude menée sur l’intérêt de la méthode Pilates sur des patients atteints de SEP en fauteuil roulant montre une amélioration significative de l’équilibre en position assise, une réduction de l’impact de la maladie dans l’activité de la vie quotidienne et des douleurs dans les membres supérieurs (13).
En résumé, la méthode Pilates est efficace pour les personnes atteintes de sclérose en plaques, car elle améliore leur équilibre, leur mobilité et leur force.
Les exercices aquatiques
Les bénéfices des exercices aquatiques sont nombreux pour les personnes atteintes de sclérose en plaques. Ils sont notamment liés à la portance de l’eau qui réduit considérablement les impacts sur le corps. Les bénéfices des exercices aquatiques sont la relaxation musculaire, une réduction du risque de blessure, une réduction de la vitesse de déplacement permettant une amélioration de la proprioception (perception de son corps), et enfin, un effet thermodynamique permettant un refroidissement plus rapide du corps pendant l’activité.
Les exercices en milieu aquatique semblent être un moyen efficace pour diminuer la fatigue et la douleur, améliorer la qualité de vie, l’équilibre et la force chez les personnes atteintes de SEP (14).
Le sport peut donc être considéré comme un type de soin à part entière chez les patients atteints de sclérose en plaques. Cependant, il est important de privilégier des sports doux à faible impact. De nombreux effets bénéfiques ont été démontrés dans des études, notamment sur l’équilibre, la fatigue, la mobilité et la qualité de vie. Le sport permet aussi de lutter contre la perte d’autonomie et la faiblesse musculaire. Pratiquer une activité physique régulière est donc très important pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes dépendantes atteintes de SEP.
A Vitalliance, nos intervenants n’hésitent pas à proposer aux bénéficiaires atteints de cette pathologie la pratique d’activité physique en coordination avec leur médecin.
Sources :
1 : Neurorehabilitation in multiple sclerosis: an overview. Rev. Neurol. (Paris). 2007
2 : Rééducation fonctionnelle et sclérose en plaques : une vue d’ensemble. Press Med. 2015
3 : Latimer-Cheung AE, Pilutti LA, Hicks AL, et al. Effects of exercise training on fitness, mobility, fatigue, and health-related quality of life among adults with multiple sclerosis: a systematic review to inform guideline development. Arch. Phys. Med. Rehabil. 2013
4 : Le Page C, Bourdoulous S, Béraud E, et al. Effect of physical exercise on adoptive experimental auto-immune encephalomyelitis in rats. Eur. J. Appl. Physiol. Occup. Physiol. 1996
5 : Convertino VA, Bloomfield SA, Greenleaf JE. An overview of the issues: physiological effects of bed rest and restricted physical activity. Med. Sci. Sports Exerc. 1997
6 : Esmonde L, Long AF. Complementary therapy use by persons with multiple sclerosis: benefits and research priorities. Complement. Ther. Clin. Pract. 2008
7 : Yadav V, Narayanaswami P. Complementary and alternative medical therapies in multiple sclerosis—the American Academy of Neurology Guidelines: a commentary. Clin. Ther. 2014
8 : Mills N, Allen J, Carey-Morgan S. Does Tai Chi/Qi Gong help patients with multiple sclerosis? J. Bodyw. Mov. Ther. 2000 9 : Husted C, Pham L, Hekking A, Niederman R. Improving quality of life for people with chronic conditions: the example of t’ai chi and multiple sclerosis. Altern. Ther. Health Med. 1999
10 : Binns EE, Taylor D. Does tai chi improve strength and balance in people with multiple sclerosis—the current literature. Nz J Physiother. 2008
11 : Mills N, Allen J, Carey-Morgan S. Does Tai Chi/Qi Gong help patients with multiple sclerosis? J. Bodyw. Mov. Ther. 2000 12 : Tavee J, Rensel M, Planchon SM, et al. Effects of meditation on pain and quality of life in multiple sclerosis and peripheral neuropathy: a pilot study. Int. J. MS. Care. 2011
13 : Freeman JA, Gear M, Pauli A, et al. The effect of core stability training on balance and mobility in ambulant individuals with multiple sclerosis: a multi-centre series of single case studies. Mult. Scler. 2010
14 : Frohman AN, Okuda DT, Beh S, et al. Aquatic training in MS: neurotherapeutic impact upon quality of life. Ann. Clin. Transl. Neurol. 2015