“Je suis là pour les aider et cela m’apporte énormément. On donne quelque chose mais on reçoit beaucoup aussi et ça, c’est le plus important.”
Alors qu’elle travaille au CROUS depuis 16 ans, Florence prend une année sabbatique pour ouvrir une boulangerie avec son mari. Comme leur commerce marche bien, elle démissionne du CROUS afin de s’y consacrer pleinement. Mais en 2014, son conjoint part du jour au lendemain et la boulangerie mise en liquidation judiciaire. Florence se retrouve ainsi seule avec ses enfants, sans aucun revenu. S’en suivent des procédures d’expulsion, ne pouvant rester dans sa maison que pendant la trêve hivernale mais sans chauffage ni gaz. “A ce moment-là, j’ai décidé que je ne voulais pas me retrouver à la rue avec mes enfants”. Florence est alors dirigée vers l’association “Les Compagnons de l’Espoir”, qui travaille avec Emmaüs. Celle-ci lui permet de trouver un logement. “Les Compagnons de l’Espoir sont là pour vous aider, vous donner un coup de pouce mais il faut “se bouger”. Je suis donc allée à Pôle Emploi pour trouver du travail”. Florence passe les tests de contrat aidé Auxiliaire de vie scolaire, les réussit et obtient un poste. “J’ai adoré ça. Tout de suite après avoir commencé, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir trouvé ce que je voulais faire. Cela ne m’effraie pas du tout de changer de métier et de me reconvertir. Je n’ai pas peur du changement !”
Sa situation s’améliore petit à petit même si elle reste encore endettée. Son contrat aidé se termine deux ans plus tard et Florence reprend ses recherches, toujours dans le même secteur d’activité. “Je voulais absolument rebondir. Même si je n’ai eu d’aide de personne, ce que je veux, c’est aider les gens car c’est ma nature”. En 2017, elle découvre une annonce de Vitalliance, à la recherche d’une auxiliaire de vie pour s’occuper d’un petit garçon. “J’ai tout de suite postulé à l’agence de Lille. Même si je n’ai pas de diplôme, j’ai quand même une petite expérience avec mon travail d’auxiliaire de vie scolaire et j’ai donc été prise”.
Depuis plus d’un an, Florence travaille chez un petit garçon de 9 ans, Nicolas, et chez une autre cliente. “Tout se passe très bien, j’adore ce que je fais, j’adore mon métier. Je me retrouve totalement dans ce que j’ai toujours voulu faire et je me dis que tout ce qui m’est arrivé n’est finalement pas grand-chose”.
Aujourd’hui, Florence va de l’avant : “Ce n’est pas facile de réussir à rebondir mais j’ai eu la capacité de le faire pour mes enfants. Je voulais être forte pour eux, ne rien lâcher. Ce qui me chagrinait le plus, c’était qu’ils soient malheureux, je ne voulais pas les voir comme ça. Ce sont eux qui m’ont permis de remonter la pente, ils ont toujours été là pour moi, je devais faire en sorte qu’ils soient fiers de moi.”
En plus de rendre ses enfants fiers, Florence s’épanouit pleinement dans son métier d’intervenante à domicile. “C’est très valorisant même si ça peut parfois être compliqué moralement. Chez les patients, la maladie est bel et bien là mais on n’y pense pas. Je suis là pour les aider et cela m’apporte énormément. On donne quelque chose mais on reçoit beaucoup aussi et ça, c’est le plus important”.
Merci beaucoup Florence pour ce partage.